La fête des vaches

C’est une tradition chez les Peuls, une fête des vaches qui a pour vocation de garantir que les vaches ne seront pas volées et que celles qui iront brouter dans la brousse seront protégées des panthères et des hyènes

Voici quelques ingrédients pour cette cérémonie sacrée, selon notre ami Seydou. Les hommes vont dans la brousse et creusent un grande cavité qu’ils remplissent d’eau puis ajoutent du sel et du sable de termitière et récitent des formules. Pendant ce temps les femmes, obligatoirement habillées en blanc, ont préparé une mixture, dont elles ont seules le secret, quelles ajoutent. On fait un feu, les vaches de différentes familles sont regroupées, boivent dans cette mare et sont alors immunisées.

Ainsi le peuple peul se considère-t-il presque organiquement lié à la vache, à ses troupeaux, dans une sorte de cohabitation de la nature qui perdrait son sens s’il devait en être irrémédiablement séparé. La vache fonde son statut existentiel au Peul, qui donne sens à son passage sur la Terre. D’après le mythe, il ne faisait rien de bon avant sa rencontre, il était plus ou moins désœuvré, plus ou moins vagabond. Avec elle, il construit son quotidien avec la plus grande densité possible. Une telle conception suppose une double valorisation. La vache est perçue comme le plus digne des animaux domestiques, et le Peul se considère comme le plus capable parmi tous les éleveurs de lui donner les meilleurs soins. Elle le lui rendrait bien.